Saint-Jacques-de-Compostelle

Depuis toujours le chemin de Compostelle m'attire. Ce lundi 13 juin 2016, j'ai franchi une première étape en m'inscrivant à une association jacquaire, l'association provençale des pèlerins de Compostelle.

Ceci pour bénéficier de l'expérience d'anciens pèlerins ainsi que des renseignements sur la portion de Marseille à Arles. Ils ont en effet balisé le chemin jusque Arles pour rattraper la route du sud.

Cette route semble moins fréquentée que celle du Puy ou d'autres. C'est aussi bien pour trouver des gites le soir. Une bonne période pour commencer le chemin est septembre. J'ai l'intention de faire les 1667 km en deux fois. La première pour aller jusqu'au Pyrénées.

 

 

"Partez l'esprit libre, en paix avec votre entourage"

 

Première partie : Marseille - Puente-la-Reina

Le 20 août je me décide à partir. Je me précipite dans la grande enseigne de sport pour acheter mes derniers effets, une veste étanche et des tee-shirts supplémentaires.

Le dimanche 21 août je prépare mon sac à dos. Sans ravitaillement il fait moins de 7 kilos, mais j'ai prévu une grosse poche à eau de 2 litres. Il fera moins de 9 kilos tout plein.

Car dans toutes mes étapes, je ne prévois rien pour le repas du midi.

Lundi 22 août, je pars de Marseille la-Batarelle. En effet pour moi, le chemin doit partir de mon domicile. Mais je connais tellement Marseille centre, que je décide de partir de l'Étoile.

Je ne vais pas vous abreuver de toutes mes étapes détaillées, il y a tellement de monde qui les ont publiées sur le net.

Je m'en tiendrais uniquement au découpage que j'ai effectué, mes impressions générales, mes coups de cœur pour l'hébergement et quelques photos commentées.

Découpage de la première partie

Les étapes que j'ai effectué ne sont pas du tout dans le standard de ce qui est pratiqué couramment. Ce sont de longues étapes, qui en moyenne donnent 37,5 km par jour durant mes 4 semaines de marches. J'ai fait ce choix, car après avoir marché toute la matinée, je ne me voyais pas attendre toute une après midi dans un petit village l'étape suivante.

De plus en plus je cherchais à m'arrêter dans de petits villages au détriment des villes.

Voici un tableau de mes 28 étapes.

 

1 Marseille - La-Fare-les-Oliviers

2 La-Fare-les-Oliviers - Aureilles

3 Aureilles - Arles

4 Arles - Vauvert

5 Vauvert - Montpellier

6 Montpellier - St-Guillem-du-Désert

7 St-Guillem-du-Désert - Lodève

8 Lodève - Le-Bousquet-d'Orb

9 Le-Bousquet - Saint-Gervais-sur-Mare

10 Saint-Gervais/Mare - Murat/Vebre

11 Murat/Vebre - Anglès

12 Angles - Castres

13 Castres - Dreuilhe

14 Dreuilhe - Renneville

15 Renneville - Toulouse

16 Toulouse - Giscaro

17 Giscard - Auch

18 Auch - Montesquiou

19 Montesquiou - Maubourguet

20 Maubourguet - Morlaàs

21 Morlaàs - Lacommande

22 Lacommande - Sarrance

23 Sarrance - Urdos

24 Urdos - Villanua

25 Villanua - Arrés

26 Arrés - Undués-de-Lerda

27 Undués-de-Lerda - Monreal

28 Monreal - Puente-la-Reina


Motivation et impressions

Qu'est ce qui motive de faire le chemin de Compostelle, peu de gens en ont une idée précise. Sauf peut être ceux qui le font pour un motif uniquement religieux mais ce ne sont pas les plus nombreux.

Pour ma part, je n'en savais rien et après quatre semaines de marche, je ne le sais toujours pas. Je me disais que c'était un défi que je me lançais et qu'une fois accompli je passerai à autre chose. Les 4 derniers jours ont été assez pénibles avec une cheville douloureuse et une épaule qui ne supportait plus le sac à dos. Une ou deux fois j'ai pensé prendre un transport en commun pour rentrer. Mais en fin de compte je suis allé au bout (Ultreîa) et après trois jours de repos je pense déjà à la seconde étape. De plus, je réfléchis à d'autres parcours, la route du Puy par exemple alors que je n'avais pas du tout l'intention d'en faire d'autres après la Voie d'Arles.

 

La voie d'Arles que j'ai choisi est peu pratiquée. Dans ma première semaine, j'ai rencontré très peu de pèlerins et certaines fois j'étais seul dans le gîte.

Ma journée de marche se compose de la façon suivante :

- départ au lever du jour, après un petit-déjeuner copieux, 7 heure pour les premières étapes jusque 7h30 une fois en Espagne, je vais à l'ouest, même si c'est lentement.

- vers midi arrêt pour une pause boisson dans un café et là je réfléchis à l'endroit où je peux dormir le soir. J'appelle l'hébergement et je repars pour l'après midi.

- arrivée à destination de 15 à 17 heure suivant la distance ou les dénivelés. Le rituel du pèlerin commence, douche, lavage des vêtements et mise à jour du carnet de voyage.

On voit bien que durant ces journées, les préoccupations sont totalement différentes de celles du quotidien. Comme soucis je n'ai que le gîte, le couvert du soir et de me ménager, tout le reste du temps l'esprit vagabonde et profite des paysages.

Je n'étais pas parti pour visiter le plus d'églises, d'abbayes ou de monuments. Ni pour faire le plus de photos de Calvaire ou de statues de Saint-Jacques. Je voulais profiter des paysages et éventuellement des rencontres fugaces sauvages, renards, biches, écureuils, lapins, etc.

Le plus beau moment pour marcher est le lever du jour, durant deux ou trois heures avant que la chaleur n'arrive.

Mes journées de marche étaient principalement solitaires. Vu mon rythme, peu de pèlerins ont le même. J'ai marché 4 jours avec des compagnons de route, Maëva une jeune calédonienne sportive, Jacques et Philippe dans différentes étapes.

Tous les soirs je rencontrais donc de nouveaux pèlerins. La plupart avait de nombreux chemins dans les jambes et me faisaient profiter de leurs anecdotes. Les soirées en compagnie étaient très agréables, mais le coucher était tôt, il faut penser au lendemain. J'ai rencontré tous types de pèlerins, des très croyants, de joyeux drilles, ceux avec des sacs à dos énormes qui pourtant n'en étaient pas à leur coup d'essai. Ceux qui planifiaient leurs étapes des jours à l'avance et des sans-souci. Je me trouvais plutôt dans cette catégorie. Quelqu'un m'a dit en voyant le peu de choses que j'avais emporté : "tu as prévu qu'il ne t'arrivera rien, donc c'est ce qu'il va se passer"

En Espagne, le nombre de pèlerins augmente, mais reste modéré. Je n'ai jamais eu aucun problème pour trouver un lit le soir. C'est plus facile lorsqu'on est seul.

Par contre arrivé à Puente-la-Reina, c'est le choc. Les rues sont pleines de pèlerins, c'est la concentration de 4 chemins qui arrivent là. Et cela va être le quotidien jusque Santiago. Cela me donne quelques soucis pour la suite de mon pèlerinage, mais les gîtes sont pensés en conséquence. Cela fait des gîtes énormes avec les problèmes qui vont avec. 

Aucun souci de dialogue avec les espagnols pour trouver le gite et le couvert le soir. Il suffit de quelques mots et gestes pour trouver ce que l'on veut.

Le chemin est très bien balisé, saut certaines traversées de villes. Les 3 ou 4 erreurs que j'ai fait sont dues à ma précipitation et au fait que je m'entête souvent dans l'erreur au lieu de rebrousser chemin. Il va falloir que je me corrige sur ce point.

Le retour à la normale prend un peu de temps. D'abord retour à Marseille en prenant deux bus, un métro à Irùn et enfin deux trains. C'est long, mais ça ne prend qu'un jour alors que j'ai mis 28 jours pour l'aller. Ensuite à Marseille tous les petits tracas du quotidien reviennent, alors que sur le chemin ceux-ci disparaissent.

Vivement la suite sur El camino francès ou un autre auparavant.

Hébergements

J'ai essayé toutes sortes d'hébergements. Des gîtes communaux ou privés, des monastères, des cloîtres, chez l'habitant, à l'hôtel ou albergues en Espagne.

Partout j'ai trouvé que les pèlerins étaient très bien accueillis malgré le fait que ce ne sont pas des clients qui dépensent beaucoup et que quelques fois nous sommes crottés.

Je vous signale quelques hébergements que j'ai particulièrement apprécié :

- à Lodève, chez Nina. Excellente soirée en compagnie de Phaïna pour un prix très abordable.

- à Dreuilhe, la Métairie. Excellente chambre d'hôte avec un repas antillais.

- à Lacommande, La Commanderie de Saint-Jacques, très beau site avec chants grégorien en permanence dans l'église attenante.

- à Sarrance. Le cloître des Frères Prémontrés, excellente soirée en compagnie du frère et des hospitaliers.

- à Urdos. Excellent gite communal ainsi que l'épicerie également communale. Bel effort de la commune.

- à Arrés. Albergue de Arrés tenue par deux hospitaliers. Il faut monter au village perché.

Le Canimo Francès

Le Camino Francès
Le Camino Francès

Seconde partie : Puente-la-Reina - Saint-Jacques-de-Compostelle

Le 10 juin 2017, je décide de continuer mon chemin. Je prends un bus de Marseille à Irun, 12h de voyage assez fatiguant, n’ayant pas assez de place pour mes grandes jambes. Ensuite un bus me conduit à Puente-la-Reina. Je commence donc ma marche le 11 juin à 11h pour une demi étape de 24 km sous la canicule qui frappe toute la région ainsi que la France.

Par rapport à l’année dernière j’ai encore baissé le poids de mon sac à dos. Il ne fait que 4,3 kg sans eau. Par rapport à l’année dernière j’ai fait l’impasse sur les vêtements chaud et de pluie. Uniquement un sweat-shirt léger et un coupe-vent. Avec chance, la chaleur m’a accompagné une grande partie de mon chemin.

J’ai effectué les 690 km restant en 17 jours. Ma plus longue étape a été de 48 km et la plus courte 38, si je ne prends pas en compte la première et la dernière étape.

Découpage de la seconde partie

Dans cette seconde partie, j’ai eu de la canicule durant une grosse semaine. La traversée de la Castille est principalement faite de grande ligne droite et peu de relief, sans arbre avec la traversée de petits villages faits de maisons en torchis que l’on croit abandonnés. Ayant peu de paysages divers, je fais de longues étapes de plus de 40 km pour avancer rapidement.

Ensuite ayant l’habitude de marcher longtemps, j’ai gardé ce rythme même en Galice. Cette région est bien plus arborée et semble plus riche que la Castille. Beaucoup d’élevage et des maisons en pierre ou grés.

1. Puente-la-Reina - Estella

2. Estella - Viana

3. Viana - Azofra

4. Azofra - Tosantos

5. Tosantos - Burgos

6. Burgos - Castrojeriz

7. Castrojeriz - Carrion-de-los-Condes

8. Carrion-de-los-Condes - Sahagun

9. Sahagun - Puente-Villarente

10. Puente-Villarente - San-Martin-del-Camino

11. San-Martin-del-Camino - Rabanal-del-Camino

12. Rabanal-del-Camino - Camponaraya

13. Camponaraya - La-Faba

14. La-Faba - Barbadelo

15. Barbadelo - Palas-de-Rei

16. Palas-de-Rei - Santa-Irène

17. Santa-Irène - Saint-Jacques-de-Compostelle


Différences entre le chemin d’Arles et le Camino Francès

La plus grande différence est le nombre de pèlerins. Sur le chemin d’Arles, je voyais quelques rares pèlerins sur le chemin et j’en rencontrais quelques uns aux gites.

Sur le Camino Francès, c’est un défilé. Souvent il n’est plus nécessaire de suivre les flèches jaunes, il faut suivre le pèlerin qui vous précède.  Cela jusque vers 11h30, ensuite la majorité s’arrête aux albergues à cause de la chaleur.

Sans parler des 100 derniers km, où là c’est la foule. Je dépassais des classes entières qui « faisaient Compostelle » pour des raisons plus matérielles, points supplémentaires pour les épreuves d’examen ou pour leur curriculum vitae.

Ensuite pour les 10 derniers km il y a les cars de touristes qui déversent les derniers pèlerins.

Un grand nombre de pèlerins le font en vélo, pour majorité des espagnols ou des italiens. J’en ai même vu en vélo électrique !! Pour moi, çe n’est pas ça le chemin de Compostelle. Pour faire simple, il faut être seul, à pied, porter son sac et loger dans des dortoirs. Mais à chacun son chemin.

Encore une différence c'est l’heure de départ. En France je ne suis jamais parti avant le lever du jour, en Espagne j’étais réveillé par certains qui partaient à 4h30 avec la frontale !!

Il y a aussi le nombre important de logement sur le Camino Francès. Si un hébergement est plein, il suffit de faire 4 ou 5 km pour en trouver un autre. Je n’ai jamais réservé et j’ai toujours trouvé un lit. Une fois conduit par le patron d’une albergue à un autre endroit après qu’il ait téléphoné.

Enfin, une dernière différence est le nombre de jeunes sur le Camino Francès. Ils sont plus de la moitié des pèlerins, cela change de la voie d’Arles où je n’en ai vu que quelques rares. Il est vrai que pour la majorité des étrangers, le chemin de Compostelle part de Saint-Jean-Pied-de-Port. Alors que les chemins en France offrent certainement plus de diversité de paysages. Toutes les nationalités sont représentées et les français ne sont pas en majorité.

Quelques hébergements sortant du quotidien

Sur le Camino Francès, je n’ai pratiquement que logé et pris mes repas dans des albergues privées. Vu les prix pratiqués, je trouve qu’il est bien de privilégier le tourisme local.

Certains hébergements m’ont laissé un excellent souvenir :

  • -       À Azofra, l’albergue municipale Herbert Simon offre des places en box de deux personnes bien agréables.
  • -       À Tosantos, l’albergue privée Los Arancones est très agréable avec un beau jardin rafraichissant avec les grosses chaleurs.
  • -       À Castrojeriz, l’albergue privée E Ultreïa dans un très joli village. Bien reçu par un couple, un bon repas et une visite des caves rafraichissante.
  • -       À Puente-Villarente, superbe albergue privée San Pelayo. Excellent repas et soirée mémorable accompagnée d’un harmonica, une guitare et une flute.
  • -       À San-Martin-del-Camino, une agréable albergue dans un village qui l’est moins au bord de la nationale. Une vrai paëlla faite pour les pèlerins autour d’une grande table.
  • -       À Santa-Irène, la très jolie et intime albergue Santa-Irène. Un confort rare, draps, couverture et serviettes. Un excellent repas de poissons changeant des repas typiques de pèlerins.
  • -       Enfin à Saint-Jacques je conseille le restaurant Casa Manolo, praza de Cerventes. Service rapide, mais de qualité.

Philosophie du chemin

À part le coté sportif qui est très important pour moi sur le chemin, j’en ai tiré quelques enseignements. En voyant toutes ces personnes qui sortent de leur quotidien pour aller sur les chemins avec un confort minimum, des jeunes et des gens âgés, de toutes nationalités, prêt à aider son voisin, cela redonne de l’espoir dans « les gens ». J’en avais besoin à force de voir le mauvais côté tous les jours aux actualités.

Bien sûr, tout n’est pas angélique sur le chemin. J’ai vu des pèlerins étant contre toute immigration et certains ayant des réflexions racistes. Mais lorsque j’entendais un coréen du Sud disant qu’il n’avait pas peur de ses compatriotes du Nord, que les querelles n’étaient que politiques, cela redonne espoir.

 

Mes prochains projets sont certainement les chemins en France, Vézelay ou Le Puy-en-Velay. Uniquement la partie jusque Puente-la-Reina. Et peut-être le Camino del Norte qui est certainement plus varié que le Camino Francès.

À chaque clocher de village son ou ses nids de Cigognes

Quelques instantanés de mon chemin

La voie de Vézelay

Première partie : Vézelay - Roncevaux

2 mai 2018 : pour mon second chemin, j’ai choisi la voie de Vézelay. C’est un chemin avec peu de pèlerins. J’arrive à Vézelay en prenant le train jusque Sermizelles. Les dix kilomètres à faire sont très agréables sur une petite route sans voitures. Et que dire de l’arrivée en voyant la basilique en haut d’une colline que l'on gravit sur un chemin verdoyant.

Première nuit au centre Saint Madeleine à deux pas de la basilique.  J’ai choisi la voie du sud passant par Nevers pour voir la châsse de Sainte Bernadette et pour une visite à un ami habitant près de Saint-Amand-Montrond.

J’ai maintenant l’habitude pour remplir mon sac à dos et il est aussi léger que l’année dernière. Avec un vêtement de pluie très étanche mais léger.

Ma première partie aura été interrompue prématurément à cause d’une périostite tibiale. Au bout de 9 jours de marche je me suis arrêté avant Limoges dans la belle commune de Saint-Léonard de Noblat. Soit 400 km de marche.

5 septembre : reprise du chemin avec impatience après un été chaud. J'ai opté pour un sac à dos plus lourd mais beaucoup plus confortable, heureusement toujours aussi peu rempli.

Comme pour la première partie, je n'ai rencontré que peu de pèlerins. Pour éviter des chambres d'hôtes plus coûteuses et plus contraignantes sur les horaires, les étapes doivent être bien calculées. Je m'arrête quelquefois au bout de 30 km et d'autres à 50. À part une longue étape sous un déluge au départ de Limoges, pas une seule goutte de plus. Quelques après-midi bien chaudes, mais des nuits fraîches me permettant de récupérer.

Découpage de la voie de Vézelay

1- Vézelay - Saint-Révérien

2- Saint-Révérien - Nevers

3- Nevers - Le Veudre

4- Le Veudre - Ainay-le-Chateau

5- Ainay-le-Chateau - Le-Chatelet

6- Le-Chatelet - Neuve-Saint-Sépulchre

7- Neuve-Saint-Sépulchre - La-Chapelle-Baloue

8- La-Chapelle-Baloue - Bénévent-l'Abbaye

9- Bénévent-l'Abbaye - Saint-Léonard de Noblat

10- Saint-Léonard-de-Noblat - Limoges

11- Limoges - Saint-Pierre-de-Frugie

12- Saint-Pierre-de-Frugie - Thiviers

13- Thiviers - Périgueux

14- Périgueux - Mussidan

15- Mussidan - Port-Sainte-Foy

16- Port-Sainte-Foy - Saint-Hilaire-de-la-Noaille

17- Saint-Hilaire-de-la-Noaille - Bazas

18- Bazas - Bourriot-Bergonce

19- Bourriot-Bergonce - Mont-de-Marsan

20- Mont-de-Marsan - Hagetmaun

21- Hagetmaun - Orthez

22- Orthez - Saint-Palais

23- Saint-Palais - Saint-Jean-Pied-de-Port

24- Saint-Jean-Pied-de-Port - Roncevaux


Premières impressions sur ce chemin

C’est vraiment la voie des hollandais, belges et allemands. C’est la majorité des rares pèlerins que je croise. Cette voie est bien balisée, mais assez peu mise en valeur par les communes traversées. Rares sont les communes qui indiquent le fait que c’est un chemin de Compostelle avec les km restants.

Plusieurs étapes sont faites par des routes goudronnées, mais heureusement sur des communales très peu empruntées par les voitures.

Les chemins pratiqués sont très agréables, je marcherai souvent dans de l’herbe, ce qui me change des cailloux de Provence.

Sur ce chemin, il est préférable de téléphoner la veille pour réserver ou demander la disponibilité. De plus le début mai n’est pas la période la plus favorable avec tous ces jours fériés et ponts qui font que beaucoup d’endroits sont fermés.

Reprise du chemin en septembre : de belles découvertes avec le passage dans le Périgord Vert, la longue, très longue traversée des Landes. Et enfin une surprise avec le pays Basque. Cette région me semble riche et pas uniquement culturellement. Les villages sont très bien entretenus et les maisons blanches et rouges ou blanches et vertes se détachent dans ces collines bien verdoyantes. Les habitants me semblent, avec raison, fiers de leur région.

J'ai adoré cette voie de Vézelay grâce aux peu de pèlerins et aussi pour les rares grandes villes traversées.

Une dernière étape, un peu redoutée par les pèlerins mais à tort, la montée vers Roncevaux. En fait après une première partie avec une belle pente, le reste se fait sur des pentes douces, donc sans difficultés.

De belles rencontres, notamment avec un pèlerin accompagné de son âne qui venait du Jura et avait le projet d'aller à Compostelle et de revenir à pied également. Il lui faut être patient car je l'ai rencontré à un gué que l'âne ne voulait pas franchir. Il était prêt à passer la nuit là jusque ce que l'âne se décide.

Un autre pèlerin accompagné de son rodvailer qui avait également le projet d'aller jusque Compostelle. Le chien peut-être moins !!

L'année prochaine je pense continuer mon chemin en empruntant le Camino del Norte, moins utilisé que le Camino Frances.

Quelques hébergements agréables

Pas beaucoup d’hébergements religieux, mais heureusement des gites tenus par des associations locales ou des gites communaux. L’hébergement au centre Bernadette à Nevers n’offre pas d’accueil particulier pour les pèlerins, c’est dommage.

  • à Ainay-le-Chateau, gite communal tenu par deux hospitaliers
  • à La-Chapelle-Baloue, chambre d'hôte chez Helaine, une anglaise faisant une bonne cuisine et demi-pension peu chère
  • à Saint-Léonard de Noblat, superbe gite tenu par une association et accueil excellent au syndicat d'initiative
  • à Limoges, chez les sœurs de Saint-François-d'assise
  • à Port-Sainte-Foy, refuge paroissial dans un presbytère refait à neuf tenu par trois pèlerines bénévoles
  • à Saint-Hilaire-de-la-Noaille, chez Mr et Mme Négro, accueil très sympathique et excellente cuisine
  • à Hagetmaun, gite communal qui accepte les chiens, une rare occasion pour un pèlerin et son chien de dormir confortablement
  • à Orthez, super gite communal dans une tour. Très bien équipé (LL et SL gratuit) et un cadre magnifique
  • à Saint-Palais, hébergement dans un ancien monastère où j'occupe une cellule de moine

Seconde partie : Camino del Norte et Camino Primitivo

28 mai 2019 : Pour la seconde partie de ce second pèlerinage, je suis parti de Bayonne et non pas de Roncevaux, fin de mon précédent parcours.

J'ai eu la chance de partir après une très longue période pluvieuse. des pèlerins que j'ai rencontré me disaient qu'ils ont marché une dizaine de jours sous la pluie.

Après une première étape pluvieuse pour rejoindre l'Espagne, je trouve le Camino del Norte réputé pour sa difficulté. Et suivant la longueur des étapes que vous choisissez, ça peut être éprouvant. Je me souviens de deux étapes de 44 km avec des dénivelés positifs de 2200 m et 1900 m. Et là j'étais content d'arriver aux gites.

Aucun souci physique pour ces 1000 km de marche. Une alerte pour un début de périostite tibiale que j'ai soigné deux soirs de suite avec une poche de glace juste à temps.

Le temps n'est pas ce que j'attendais pour l'Espagne. J'ai eu des journées froides et d'autres pluvieuses. Beaucoup de brouillard en partant le matin de bonne heure.

Je suis parti avec mon sac à dos plus confortable mais plus lourd. À l'usage, je vois qu'il n'est rempli qu'à moitié. Pour mon prochain parcours je penserai à mon sac plus léger et une paire de chaussures pour le soir plus légères également.

Je n'avais pas pris de guide papier car il n'en existe pas d'excellents aux dires d'autres pèlerins. J'avais l'application Buen Camino, excellente application. Il est difficile de se tromper avec cette application. Elle était très utile pour la traversée de ville où le balisage est plus aléatoire.

Celle année je suis allé à Muxía et Fisterra pensant que le temps serait plus clément et j'ai trouvé deux jours de pluie sur trois.

Attention, si comme moi vous faites de longues étapes, essayez de mettre des tampons intermédiaires entre les hébergements car pour avoir les documents à chacune des ces deux villes, ils vérifient attentivement votre carnet de pèlerin. J'ai du montrer des photos prises en cours de chemin comme preuve de mon parcours.

Découpage du Camino del Norte et du Camino Primitivo

1- Bayonne - Irun

2- Irun - Orio

3- Orio - Quartier Ibiri

4- Quartier Ibiri - Gernika-Lumo

5- Gernika-Lumo - Barakaldo

6- Barakaldo - Castro Urdiales

7- Castro Urdiales - Santoña

8- Santoña - Santa Cruz de Bazana

9- Santa Cruz de Bazana - Cóbreces

10- Cóbreces - Pendueles

11 - Pendueles - Ribadesella

12- Ribadesella - San pedro de Ambás-Valdediós

13- San pedro de Ambás-Valdediós - Escamplero

14- Escamplero - La Espina

15- La Espina - Pola de Allande

16- Pola de Allande - Grandas de Salime

17- Grandas de Salime - O Cádavo

18- O Cádavo - San Román da Retorta

19- San Román de Retorta - A Calle de Ferreiros

20- A Calle de Ferreiros - Santiago de Compostela

21- Santiago de Compostela - Lago

22- Lago - Muxía

23 - Muxía - Fisterra


Quelques impressions sur ces chemins

Ce chemin est beaucoup plus accidenté que le Camino Francés. J'ai trouvé une ambiance plus sportive que spirituelle lors de mes marches.

Jusque Bilbao, je traverse le pays Basque toujours aussi enchanteur avec ses beaux villages. Ensuite vient la traversée de la Cantabrie. Là je trouve des petits chemins certaines fois très boueux et pas faciles. Mais il y a également des passages près des côtes magnifiques. Vers Oviedo je change de région pour les Asturies et je prends le Camino Primitivo. Les chemins restent de petits chemins de terre et les dénivelés sont souvent importants. Enfin arrive la Galice avec ses larges sentiers très bien balisés et des bornes qui indiquent les nombre de km restant très souvent (beaucoup trop souvent)

Je trouve que la place des smartphones est de plus en plus importante et c'est dommage, car cela empêche des échanges entre pèlerins.

Ces chemins sont beaucoup empruntés, plus que je ne l'aurai pensé. J'ai rencontré beaucoup de jeunes qui doivent le choisir pour sa difficulté entre autre. 

Je n'ai pas eu de difficulté à me loger le soir, juste un soir où j'ai du aller à l'hôtel car la seule alberge était pleine. Il y a beaucoup de réservation faite par téléphone ou via des sites internet. Pas mal d'alberges sont sur "Booking", un peu dommage je trouve. Mais j'ai quand même utilisé ce moyen deux ou trois fois.

Je n'ai dormi qu'une seule fois dans un hébergement religieux, au monastère Valdedios où l'accueil n'était pas spécialement chaleureux.

Contrairement au Camino Francés où chaque petit hameau a son église, ce n'est pas le cas ici.

À Barakaldo,  j'ai rencontré un hospitalier canadien me disant qu'il préférait l'ambiance du Francés malgré ou grâce au monde qu'il y avait. Je partage un peu son avis, même si j'aime la solitude, il y avait peu d'échanges le soir.

En résumé, les Camino del Norte et Primitivo ont des paysages magnifiques beaucoup moins monotones que sur le Francés, mais il y a moins d'échanges entre pèlerins. Et le temps ressemble à celui de la Bretagne en plus frais.

Quelques hébergements que j'ai apprécié

Peu d'hébergements religieux sur ces deux chemins.

Beaucoup d'albergues pouvant être réservées via des sites internet.

  • à Irun, nouvelle auberge de pèlerins très agréable. Le matin réveil avec le chant du pèlerin en français. Cela donne des ailes pour la journée.
  • à Barakaldo, auberge de Gorostiza très mal indiqué, mais tenue par deux hospitaliers.
  • à Santa Cruz de Bezana, excellente ambiance dans cette auberge, avec une hospitalière parlant espagnol, anglais et français. Repas en commun.
  • à Pendueles, auberge de Aves de Paso, Javier, l'hospitalier propose un repas en commun.
  • à O Cádavo, la pension Bar Eligio. Une chambre particulière pour 20€.
  • à Lago, auberge Monte Aro. Superbe auberge toute récente, avec un accueil très sympathique.